Edito

"Plus de 18 mois après l’annonce du Président de la République d’une nouvelle loi d’orientation agricole, la voilà enfin (!), en première lecture à l’Assemblée nationale. Ces délais parlent d’eux-mêmes, des désaccords au sein de la majorité, les orientations à donner au monde agricole. Nous saluons le cap clair sur la souveraineté alimentaire de la nation, mesure très attendue par les mouvements agricoles de ces dernières semaines. En affirmant le caractère d’intérêt général de l’agriculture, le Gouvernement fait le choix de consolider les politiques destinées à favoriser l’acte de production durable sur notre territoire. Le changement démographique oblige de mettre un accent tout particulier et prioritaire au renouvellement de génération. C’est le deuxième axe fort de ce projet alors que les anciennes recettes ne suffiront pas à inverser la tendance. Attirer de nouveaux talents, les former aux nouveaux défis, notamment celui de l’adaptation au changement climatique et répondre aux besoins alimentaires et non alimentaires d’une population en augmentation constante.

Là est l’ambition.

Une loi qui doit aussi reprendre les nombreuses propositions de simplification administrative sur des sujets aussi importants que l’eau, les délais de recours pour les élevages, ainsi que les nombreuses surtranspositions des règles européennes en droit français. Nous attendons du long chemin parlementaire de combler les manques de cette loi, notamment sur le plan des moyens de production, et l’application stricte du « pas d’interdiction sans solutions » sur les phytosanitaires. De revenir aussi sur la réforme de l’assurance multirisque climatique, dont nous avons fait les frais de son inefficacité dès la première année d’application. Des revendications légitimes des agriculteurs, faisons une loi qui transforme positivement notre métier pour le rendre accessible au plus grand nombre et durablement rentable, c’est ce à quoi nous aspirons tous les jours."

Bernard Malabirade

Président de la Chambre d'agriculture du Gers