Tempêtes d’influenza

Alors qu’en cette période printanière nous devrions tous nous concentrer sur nos semis et nous réjouir de l’eau qui tombe sur nos terres, c’est la sidération qui nous gagne depuis deux semaines avec le retour de l’influenza sur l’ouest du Gers. Si nous espérons encore et toujours contenir l’incendie, protéger les zones saines, la désolation et les pensées sont pleinement tournées vers nos producteurs. Ces femmes et ces hommes, humainement affectés par des mois hivernaux difficiles ces dernières années, avaient enfin remis en place leur outil de travail, avaient enfin ressorti leurs animaux. L’inquiétude est entière pour nos filières granivores, riches de leurs volailles de qualité, de chair, de pontes, grasses, mais ô combien fragilisées par ces crises à répétition. Si l’État a toujours répondu présent, il est urgent d’amplifier, d’accélérer dès aujourd’hui le soutien à la trésorerie et les indemnisations des éleveurs touchés de nouveau par ce séisme à quelques mois d’intervalle.
La peur au ventre qui gagne aujourd’hui l’ensemble des acteurs ne laisse pas davantage la place aux délais administratifs sur la mise en route de la vaccination. L’attente n’a que trop duré. La zone Adour doit recevoir les premières doses vaccinales le plus vite possible. La violence et le décalage saisonnier de cet épisode prouvent que nous vivrons avec l’influenza pour longtemps et à toutes les saisons. La vaccination devra aussi être permanente. Le temps n’est pas à la remise en cause des systèmes de production comme certains s’empresseraient de le faire, mais bien à la solidarité de tous pour maîtriser le fléau qu’est l’influenza aviaire.
Bernard Malabirade
Président Chambre d'agriculture du Gers