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"On marche sur la tête"

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« Non, les agriculteurs ne sont pas des bandits, des pollueurs ! Non, les agriculteurs ne torturent pas les animaux » : ces mots du Premier ministre Gabriel Attal, prononcés devant les agriculteurs en action, en disent long sur le sentiment d’incompréhension du monde agricole. Pour autant, le soutien de l’opinion publique aux agriculteurs est très fort et constant depuis le début de ces semaines d’action. Il ne se démentit pas malgré les nombreuses attaques des médias militants pour tenter de diviser et discréditer ce mouvement sans précédent. En effet, agiter la peur des phytosanitaires alors même que les agriculteurs font depuis de nombreuses années des progrès considérables dans ce domaine, ne peut que relancer l’impression de déclassement et l’envie d’exprimer à nouveau du mécontentement. Au-delà des nombreuses annonces du Premier ministre, celle de mettre en pause le plan Ecophyto est perçu, par certain, comme une marche-arrière vis-à-vis des enjeux  environnementaux. Pourtant, enquêtes parlementaires, pouvoirs publics et organisations agricoles arrivent tous à la même conclusion : l’indicateur de mesure d’Ecophyto, le NODU, ne prend en compte que les volumes utilisés, sans distinction entre les produits les plus à risques et à faibles doses et les solutions à faible impact qui s’utilisent en plus grand volume. Cet indicateur est inopérant car il ne tient compte que de l’évolution quantitative des phytosanitaires et pas de la réduction du risque pour les usagers et l’environnement. Nous condamnons ceux qui veulent faire passer les agriculteurs pour réfractaires au changement. Ces mêmes personnes qui cautionnent des importations sans contrôle et moins « disantes » sur la qualité et l’environnement. Ce même Premier ministre et son entourage ont d’ailleurs rappelé, à juste titre, que l’agriculteur est bien celui qui se soucie prioritairement de l’environnement. Alors, de grâce, arrêtons de marcher sur la tête !

Bernard Malabirade

Président de la Chambre d'agriculture du Gers