L’eau sous tension

Février est le seizième mois de déficit pluviométrique depuis un an et demi. De quoi échauffer les esprits après la sécheresse exceptionnelle de 2022 qui se prolonge en 2023 sans recharge hivernale significative. C’est une nouvelle fois l’occasion de réaffirmer la nécessité de stocker de l’eau au maximum pour parer au déficit saisonnier et pluriannuel, et ce, au bénéfice de tous les usages. Des centaines d’agriculteurs à Mont de Marsan clament leurs engagements envers la souveraineté alimentaire de notre pays et souhaitent une reconnaissance de leurs contributions à l’économie territoriale et nationale. Malheureusement, l’autorité environnementale
surajoute des exigences aux organismes uniques de gestion, au point de réduire de 20 à 30 % les volumes prélevables dans nos rivières. Les masques tombent : le ministère de l’environnement s’attache, jours après jours,
à déconstruire le lien « eau et agriculture » au profit de l’idéologie décroissante. Au moment où certains pays dessalent l’eau de mer à grand renfort d’énergie, l’agriculteur devrait-il regarder l’eau douce aller se faire saler dans l’océan ? Le Ministre de l’agriculture à Barcelonne du-Gers, a d’une part réaffirmé l’évidence de besoins de stockage, et d’autre part dénoncé la position idéologique de l’autorité environnementale.
Ce sujet crucial pour la souveraineté alimentaire de notre pays doit être arbitré au plus haut niveau de l’État. Sans délais.
Bernard Malabirade
Président de la Chambre d'agriculture du Gers