"Le Gers à sa place dans la bio"

Ne nous voilons pas la face. Parce que nous ne l’avons jamais fait, parce que nous préférons combattre les crises, les maux que nous subissons depuis des décennies. En héritiers gascons de d’Artagnan que nous sommes, nous allons une nouvelle fois relever le défi. Cette fois-ci c’est la production biologique qui réclame notre énergie, notre enthousiasme, notre solidarité. Premier producteur bio de France, le Gers compte 1 999 exploitations engagées en certification biologique. Plus du quart de nos surfaces sont concernées par ce par la nature de nos productions, leurs diversités, leur authenticité, leur qualité, nous pouvons affirmer sans fanfaronner que par essence le Gers est bio. Seulement voilà, le bio est boudée par les consommateurs. La crise économique est alimentée par une inflation sur l’alimentaire notamment, la concurrence internationale est exacerbée, le positionnement de la filière est inadapté, les messages sont inaudible et inintelligibles ? Sans doute que les explications à la crise puisent dans ces constats. Face à cela, les agriculteurs qui ont répondu à l’appel de la société vers la conversion bio se sentent trahis. L’heure est grave. Ne nous le cachons pas. Mais comme nous y invitait Winston Churchill, « quand vous traversez l’enfer, ne vous arrêtez pas. » Non, nous ne nous arrêterons pas. Grâce aux aides attendues, et indispensables de l’État, nous ferons le dos rond tout en commençant à préparer la sortie de crise. En nous remettant en question, en nous battant. Parce que le Gers, montré en exemple, lorsqu’il n’est pas envié, pour la qualité de ses productions, a toute sa place dans le bio.

Bernard Malabirade

Président de la Chambre d'agriculture du Gers