Interview de Séverine Latapie, éleveuse

Travailler sur la propriété des parents à Mont d’Astarac ? Avec son frère ? Comment vous dire… Séverine n’y avait pas pensé un instant alors qu’au lycée Lavacant elle bossait pour son BTS agro-alimentaire.
D’ailleurs, l’entreprise qui l’accueillait dans le cadre de cette formation réalisée en alternance, Euralis-Gastronomie
à Maubourguet, lui proposait de rester une fois le diplôme décroché.
« Finalement j’y ai passé neuf ans, souffle Séverine. Mais lorsque j’ai évoqué une évolution de carrière j’ai compris que vingt ans plus tard je serai au même niveau. Et comme ce travail à l’usine m’ennuyait...».
Fort heureusement, à la même époque, son petit frère Damien évoque des envies d’installation.
Mieux, de reprise de l’exploitation familiale. « Honnêtement je n’y pensais pas mais comme il était difficile pour lui de reprendre seul la propriété, j’ai dit : banco, je pars avec toi ! »
En 2009, après le stage obligatoire de trois semaines pour avoir le droit de s’installer, la grande soeur et le petit frère s’attaquent à la succession. Voilà donc le frère et la soeur Latapie installés sur la ferme des parents, qui la tenaient eux-mêmes des grands-parents. Une troisième génération « avec un frère et une soeur aux commandes, ce n’est pas si courant », s’amuse Séverine. Et ils ne seraient pas trop de deux pour faire tourner la boutique Latapie, une belle propriété de quelques 200 hectares que la grande soeur présente : « nous avons un élevage bovin bio. Au départ c’était des Blondes d’Aquitaine, aujourd’hui des Limousines. Nos cultures bio servent essentiellement à l’élevage, avec du fourrage, du soja, du blé, des féveroles et un peu de maïs pour les vaches. Et beaucoup de pâturages. » Et ce n’est pas tout. La ferme Latapie élevait aussi pas mal de canards. « Mais après les différentes
crises nous avons revus nos objectifs. Nous en faisons beaucoup moins et uniquement du gavage et de la transformation. »
Pour compenser, en quelque sorte, la baisse du canard, les Latapie se sont lancés aussi dans l’élevage ovin. Avec l’achat de 50 brebis puis très vite 25 supplémentaires.